C'est une élection (délégués du personnel, représentants au comité d'entreprise) «surprise» qui se tient aujourd'hui à la SNCF. La CGT, qui domine la vie syndicale chez les cheminots, va-t-elle faire mieux que 40% (39,3% en 2009) ? Pour Gilbert Garrel (1), qui vient de succéder à Didier Le Reste à la tête de la CGT cheminots, ce sera aussi le baptême du feu.
Se joue également le sort de la CFDT. Le syndicat réformiste avait juste dépassé les 10% en 2009. Or, depuis la réforme de la représentativité en 2008, un syndicat qui passe sous cette barre sort du champ de la négociation. Arnaud Morvan, le secrétaire général de la CFDT, préfère insister sur «les 33% de croissance de ses adhérents», suite notamment à l'implosion de la CFTC, victime en 2009 de ce seuil des 10%. La CFDT est alliée à l'Unsa, l'autre syndicat étiqueté «réformiste», qui vise plus de 30%. Marc Baucher, son secrétaire fédéral, anticipe «une forte progression [18,3% en 2009, ndlr].Mais sera-t-elle suffisante pour passer avec la CFDT le cap des 30%» ?
Encore un seuil à risque : depuis la même réforme sur la représentativité, un accord d'entreprise ne peut être signé qu'avec la caution de 30% au moins des voix. Une borne que le couple CFDT-Unsa avait raté de peu en 2009 (29,64%), et que la CGT est seule à atteindre, au grand dam de la direction… Chez SUD rail, on ne sent pas trop ce scrutin-là. En 2009, le syndicat contestataire, leader dans le conflit très dur de la gare Saint-L