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Libération

Poker menteur autour des futurs tarifs d’EDF

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publié le 24 mars 2011 à 0h00

Attention, sujet politique ultrasensible. L’évolution du prix de l’électricité a suscité hier une réaction en chaîne des principaux leaders politiques.

Pourquoi ce coup de chaud?

Dans son édition d'hier, les Echos révélaient qu'EDF «propose à l'Etat d'augmenter ses tarifs d'environ 30% en cinq ans». Démenti d'EDF, qui parle juste «d'un document de travail parmi d'autres». De même, le ministre de l'Industrie, Eric Besson, a nié devant les députés travailler sur un tel scénario, tout en reconnaissant «une légère augmentation» des prix cet été. En réalité, EDF est en train de négocier avec le gouvernement son contrat du service public qui doit courir de 2011 à 2015. Jusqu'à présent, le prix de l'électricité ne pouvait pas augmenter plus que l'inflation. Mais avec la hausse des tarifs en janvier de 3% (due au relèvement de la contribution au service public de l'électricité qui finance le rachat de l'électricité verte), la facture s'est déjà envolée de plus de 6% en un an.

EDF est-il sincère quand il jure ne pas demander une telle hausse ?

Pas franchement. Car derrière tout cela se joue une autre partie encore plus compliquée qui peut se résumer ainsi : avec la loi Nome, EDF va devoir, à partir de juillet, vendre à ses concurrents une partie de son électricité nucléaire à prix coûtant (appelé l’Arenh). EDF milite pour un prix d’au moins 42 euros le mégawattheure qui devra à terme atteindre les 46 euros. Or la loi