Sortir du nucléaire ? Comment EDF peut-il y songer alors qu'il est accaparé par la construction de son réacteur de troisième génération ? Sur le chantier de l'EPR à Flamanville, dans le Cotentin, la future enceinte de confinement se dresse face à la Manche au milieu d'une flopée de grues et de structures en béton. Ici, 3 400 ouvriers s'activent à la finition du génie civil. Objectif : raccorder l'EPR au réseau électrique en 2014. A écouter le chef du chantier, Antoine Ménager, l'EPR cumule les bons points, notamment en matière de sûreté. «Il tire tous les enseignements des meilleures pratiques existantes», dit l'ex-patron de la centrale de Chooz (Ardennes). Pour chaque aléa théorisé, il a la parade.
«Les risques de tremblement de terre, d'inondation, de phénomène climatique intense sont pris en compte mais restitués dans l'environnement français», dit-il. Exemple, à Flamanville, les séismes de référence se situent à 5,3 sur l'échelle de Richter. Pour dimensionner l'EPR, les ingénieurs ont ensuite ajouté un coefficient de risques, gardé secret. Même démarche en matière d'inondation : on calcule la houle la plus haute, l'élévation du niveau des eaux due au réchauffement, éventuellement une vague provoquée par un tsunami local, et on y ajoute une marge.
«Avec tous les maximums pris en compte, on atteint une vague de 8 mètres. Nous disposons donc d'une marge de 4,60 m, le réacteur trônant à une hauteur de 12,60 m.» Une sérénité ébranlée par un scientifiq