Le Portugal a mis les pieds dans le plat des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne. Réunis depuis hier soir à Bruxelles afin d’apporter une réponse systémique à la crise de la zone euro, ils sont une nouvelle fois rattrapés par l’urgence : José Sócrates, le Premier ministre portugais, qui lutte depuis plusieurs mois pour éviter d’appeler à l’aide ses partenaires de la zone euro, a perdu son combat. Il a dû présenter sa démission mercredi soir, la droite et l’extrême gauche, majoritaire au Parlement, ayant refusé de voter le 4e plan d’austérité en un an destiné à endiguer le déficit et la dette publics. Cette crise politique devrait contraindre Lisbonne à avoir recours, à plus ou moins brève échéance, au Fond européen de stabilité financière (FESF) et au FMI. La défiance des marchés s’avère désormais totale et les taux d’intérêt qu’ils réclament absorbent les efforts lusitaniens.
Crainte. Après la Grèce, en mai 2010, et l'Irlande, en novembre, c'est un troisième maillon faible qui risque d'être obligé de se placer sous le parapluie européen. Cette perspective n'enchante ni Berlin, ni Paris, ni la Commission, qui voulaient éviter que Lisbonne sollicite l'aide européenne. Leur crainte : un effet de contagion à l'Espagne, dont la chute pourrait avoir raison de l'euro. Voilà pourquoi les capitales européennes, notamment Berlin, faisaient pression sur Lisbonne pour qu'elle adopte un plan de rigueur de grande ampleur, et réussisse à convaincre que la