Menu
Libération

Le gros coup de blues de la fonction publique

Article réservé aux abonnés
Réformes . Selon une enquête, les cadres s’estiment méprisés et mal préparés aux évolutions en cours.
publié le 25 mars 2011 à 0h00

Le malaise dans la fonction publique ne faiblit pas. Après plusieurs années de réformes menées au pas de charge par le gouvernement (réorganisations, suppressions d’effectifs), les cadres du secteur public portent un jugement sévère sur leur métier, et sur les effets de ces évolutions pour les usagers.

D'après une enquête réalisée par la CFDT auprès de 7 000 agents occupant des postes à responsabilité dans les trois fonctions publiques (étatique, territoriale, hospitalière), seuls 10% d'entre eux estiment que les réformes engagées par la majorité vont améliorer le service aux usagers. Des changements pour lesquels ils ne sont que 13% à dire qu'ils ont été «consultés», et 20% à avoir été «informés». Du coup, seuls 7% estiment que «leurs missions seront plus intéressantes après les réformes», et 3% que leurs conditions de travail vont s'améliorer.

«Ces cadres sont écartés des décisions, se sentent méprisés et ne voient pas le sens et l'intérêt des réformes qu'ils doivent appliquer», écrivent les auteurs de l'enquête. Résultat : «Ils font preuve d'une incertitude très importante sur l'avenir et sur la possibilité de poursuivre leurs missions, complète Jean-Paul Bouchet, responsable de la CFDT cadres. Près de 30% des répondants ont même rajouté des critiques manuscrites sur la brutalité des réformes, certains écrivant directement "no future".» Autre crainte : «Ce qui faisait l'intelligence collective de la fonction publique