Aujourd'hui le Portugal. Demain l'Espagne ? Depuis que la crise financière a éclaté, fin 2007, et surtout qu'elle se répand comme une traînée de poudre aux dettes publiques des Etats les plus faibles de la zone euro, l'Europe s'agite pour trouver des parades et éviter le pire (Libération de vendredi). A peine a-t-elle commencé à plancher sur le cas portugais, que des regards se tournent déjà du côté de son voisin espagnol. Leur crainte ? Que le système financier du Portugal (au plus mal) ne finisse par impacter celui de l'Espagne. «Au total, les banques espagnoles ont acheté pour pratiquement 80 milliards d'euros de dette publique portugaise, explique Sabine Le Bayon à l'OFCE. Or, si l'Etat portugais fait défautsur une partie de sa dette publique, l'impact sera démultiplié sur le bilan des banques espagnoles qui seront contraintes de dégrader la valeur de ces actifs financiers dans leurs bilans.» Certes, Madrid a échappé à l'effet domino portugais. «L'Espagne reste encore en dehors des radars des investisseurs. Mais pour combien de temps ?» s'interroge un analyste financier. Et d'ajouter : «Ce répit pourrait être de courte durée.»
D'une part, l'exposition des banques espagnoles au Portugal s'avère très élevée… D'autre part, un plan de sauvetage portugais pourrait augmenter la pression spéculative sur le marché de la dette publique espagnole. De quoi tordre le bras à Madrid et obligé le Trésor à proposer des taux d