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Libération
Enquête

Le discours social du FN gagne du terrain syndical

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La personnalité de Marine Le Pen et le contexte de dépolitisation favorisent l’ancrage des idées du front national au sein des confédérations.

Marine Le Pen, le 21 mars 2011 à Paris. (© AFP Miguel Medina)
Publié le 28/03/2011 à 0h00, mis à jour le 28/03/2011 à 9h38

C’est un os que le FN n’est pas près de lâcher. Dans sa stratégie du «ni droite ni gauche», l’affaire Engelmann, du nom du militant cégétiste candidat aux cantonales en Lorraine sous les couleurs du FN, vient alimenter de façon providentielle la confusion que le parti frontiste entretient depuis des années entre les deux bords de l’échiquier politique. Tout en illustrant de manière spectaculaire le virage social, du moins dans le discours, de sa nouvelle présidente, Marine Le Pen.

Aujourd’hui encore, le FN devrait appuyer sur la plaie, en organisant, devant le siège de la CGT à Montreuil, une conférence de presse en plein air, à l’occasion de la convocation de Fabien Engelmann par sa fédération. Une audition de pure forme, un mois après la suspension de ce responsable du syndicat des employés communaux de Nilvange (Moselle), tant la décision d’exclusion définitive, qui doit être prise le 6 avril, ne fait guère de doute. Une sentence qui permettra au parti de Marine Le Pen de poursuivre son action en justice contre la CGT pour discrimination politique, même si l’issue du procès, au vu de la jurisprudence, devrait lui donner tort.

Qu'importe, l'essentiel est de faire parler du FN, et d'incarner son ancrage - réel - dans le monde ouvrier. Car Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, a beau dénoncer l'«entrisme» frontiste dans son organisation, la multiplication des cas de syndicalistes candidats pour le Front (quatre à ce jour), tout en restant minoritaires, sembl