Tepco, ou la chronique d'une chute annoncée… Voire de sa future nationalisation. Très remontés contre ses dirigeants, accusés de «falsifications de données», d'opacité récurrente, d'un management inadapté et d'une communication désastreuse en pleine crise nucléaire, le gouvernement japonais et le Premier ministre, Naoto Kan, ne cachent plus qu'ils envisagent de faire passer dès que possible l'empire Tokyo Electric Power Company - 40 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2010 - sous son ombrelle.
Objectif : prendre au plus vite le contrôle de la maison Tepco pour tenter de mettre fin au cauchemar actuel. «La situation est si grave sur le site des six réacteurs endommagés que le pire n'est toujours pas à exclure. Or, le problème est que les Japonais n'accordent plus leur confiance à Tepco pour la régler», témoigne Atsushi Hinata, un ingénieur de l'entreprise NJS (experte dans la distribution de l'eau) et l'une des figures du Shakai Minshuto (Parti social-démocrate).
«Renflouement». Les marchés et le Tokyo Stock Exchange (TSE) semblent eux aussi ne plus croire à l'avenir du premier producteur d'électricité au Japon et en Asie. En trois semaines, le titre de Tepco a chuté de 70%. A Tokyo, le débat sur «pour» ou «contre» la nationalisation de Tepco est du coup lancé. Des membres du gouvernement nippon soutiennent l'idée à voix haute, tandis que le ministre de la Stratégie nationale, Koichiro Gemba, défend quant à lui un sauvetage de Tepco, vi