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Libération

Un million d’Américaines menacent Wal-Mart

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Justice. Une class action pour discrimination sexuelle sera enclenchée si la Cour suprême donne son feu vert.
publié le 31 mars 2011 à 0h00

Aux Etats-Unis, Betty Dukes est presque une célébrité. En 2001, elle fut l'une des premières employées de Wal-Mart à s'attaquer au géant de la distribution pour l'accuser de discrimination sexuelle. Dix ans plus tard, c'est son nom qui figure sur la plainte qui a atterri cette semaine devant la Cour suprême, en attente d'un arrêt qui pourrait tout simplement être «monumental», comme le souligne la presse américaine. Dans les semaines à venir, la plus haute instance judiciaire des Etats-Unis doit décider de donner ou non son feu vert à la plus grande action en nom collectif (class action) de l'histoire. Au total, 1,5 million de femmes pourraient alors joindre la procédure enclenchée par Betty Dukes et cinq autres employées, pour réclamer des milliards de dollars de dommages et intérêts à Wal-Mart.

«Poupée». L'affaire a commencé au printemps 2001, quand les six employées de Wal-Mart ont porté plainte en assurant qu'elles étaient moins bien payées que les hommes à des postes comparables et qu'elles avaient moins de chances d'être promues. Tout de suite, elles se sont regroupées pour tenter de mettre en place une class action, en arguant du Civil Rights Act, le décret sur les droits civiques de 1964, qui interdit toute discrimination sur le lieu de travail. Depuis, le cas est devenu l'un des plus célèbres des Etats-Unis.

En 2004, un juge fédéral a estimé que toutes les femmes ayant été employées par Wal-Mart depuis décembre 1998 pouvaient se rallier à la