Attention sujet de débat hautement inflammable. La France a-t-elle profité de la mondialisation ? Un peu, beaucoup, pas du tout ? Une chose est en revanche acquise : les Français font partie des plus grands réfractaires au libre-échange. Dans un récent sondage, ils n'étaient que 36% à considérer la mondialisation comme une solution d'avenir, contre 65% des Allemands et, 67% des Britanniques et 74% des Chinois. «Cela illustre le fait que l'impression collective de perdre pied dans la mondialisation est largement supérieure à la réalité de nos difficultés», dit Olivier Ferran de Terra Nova, le think-tank proche du parti socialiste.

La France s’est-elle appauvrie avec la mondialisation ?

Non. Et, pour le coup cela ne souffre d'aucune contestation sérieuse. Entre 1960 et 2008, la croissance du PIB par habitant (c'est-à-dire la richesse produite par l'économie française rapportée à sa population) a augmenté de 219%. A l'exception de l'année 2009, qui a constaté une baisse du fait de la crise mondiale, cette croissance a été régulière : chaque année la France devient donc un peu plus riche. Or pendant la même période, le degré d'ouverture de l'économie française n'a jamais cessé de croître : entre 1960 et 2009, la part des exportations de biens et services dans le PIB est passée de 15% à près de 28%. Ce qui en fait une des économies les plus ouvertes du monde, certes derrière l'Allemagne, mais devant la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis. Ce