Le gouvernement campe depuis belle lurette sur une prévision de croissance de 2,5% à partir de 2012. La semaine dernière, le Parti socialiste lui a emboîté le pas en se basant dans son programme pour 2012 sur 2,5% de hausse du PIB l’année prochaine. S’ils prenaient en compte les dernières prévisions de l’OCDE et du FMI parues hier, les experts de Bercy et de la rue de Solférino reverraient peut-être leurs scénarios à la baisse.
Les deux organisations anticipent une reprise plutôt molle, tout juste dans la moyenne européenne. Elles invitent au passage le gouvernement à annoncer un nouveau train de mesures pour réduire un déficit public que le regain de rentrées fiscales lié au retour de l'activité ne va pas suffire à faire diminuer. C'est le FMI de Dominique Strauss-Kahn qui se montre le plus réservé sur le redécollage de l'entreprise France. Ses prévisions restent inchangées à 1,6% de croissance cette année - le gouvernement la voit à 2% - et 1,8% en 2012. L'OCDE est plus optimiste : «de l'ordre de 2% voire un peu plus» en 2011, contre 1,6% auparavant. Au-delà des chiffres, les diagnostics sont identiques. «La croissance devrait rester modérée […] alors que la hausse de la consommation est limitée par la fin des mesures de relance et que la hausse des exportations est ralentie par un affaiblissement de la demande externe», résume le FMI. L'OCDE voit une «croissance qui pourrait être modérée» et ce «pendant plusieurs années». Un rythme insuf