Les têtes ont fini par tomber chez Renault. Le conseil d'administration a avalisé, hier, les mesures proposées par le PDG, Carlos Ghosn, pour solder la désastreuse vraie-fausse affaire d'espionnage. Après avoir refusé sa démission il y a trois semaines, Ghosn a finalement sacrifié son numéro 2, Patrick Pélata. A sa demande, le directeur général est relevé de ses fonctions, mais reste au sein du groupe. Trois dirigeants subissent la même sanction, en attendant que leur sort soit tranché : la secrétaire générale, Laurence Dors, le directeur juridique, Christian Husson, et le responsable des cadres dirigeants à la DRH, Jean-Yves Coudriou. Seules trois personnes sont débarquées : le responsable de la sécurité, Rémi Pagnie, et ses deux enquêteurs. Dont, bien sûr, Dominique Gevrey, aujourd'hui mis en examen pour «escroquerie en bande organisée», qui avait accusé à tort trois cadres du groupe sur la foi d'une «source» dont l'existence est désormais mise en doute. Par ailleurs, Renault a annoncé dans un communiqué une série de réformes internes. Le groupe a aussi trouvé un accord de principe avec les cadres licenciés à tort sur le montant de leurs indemnisations.
«Délibérément cachée». Tout s'est joué vendredi soir. Le comité des comptes et de l'audit du conseil d'administration, présidé par Philippe Lagayette, se réunit pour examiner les deux rapports d'audit sur la crise, l'un réalisé en interne, l'autre par le cabinet Bearing Point. Ils épargnent