Les déjections volant proverbialement en escadrilles, la direction de Renault doit en plus répondre du soupçon de violation de conversations privées. Car, non content d’avoir viré trois cadres sans la moindre preuve recoupée, le constructeur avait en plus enregistré leur entretien préalable au licenciement.
L'Express.fr a dévoilé hier l'un d'eux, entre Christian Husson, directeur juridique mué en procureur stalinien, et Matthieu Tenenbaum qui ne comprend rien au film :
«Matthieu, nous savons.
- Mais vous savez quoi ?
- Nous savons.
- Ca ne va pas la tête !
- Si, si, si, si… Ca va très bien.
- Mais je ne sais pas ce que vous savez.
- Tu sais que je sais.
- Mais non !
- Ton réflexe est de nier, il est normal.
- Vous êtes malades !
- N’ajoute pas l’injure, s’il te plaît. Les faits sont graves.»
Ad nauseam. Le pire est que Patrice Pélata, ex-directeur général de Renault, a lui-même participé à l'un de ces trois entretiens. Comme Christian Husson, Pélata n'a été que «relevé» de ses fonctions. Ils restent donc salariés, en attente d'une nouvelle affectation.
Les trois membres de la direction de la sécurité du constructeur n'ont pas eu cette chance, licenciés au motif qu'ils se seraient «autosaisis» de la pseudo-affaire d'espionnage. L'un d'eux, Dominique Gevrey, incarcéré, proclame au contraire qu'il a toujours enquêté sur ordre. Son ultime entretien avec la dir