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Le séisme met Toyota au chômage technique

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Social . Les syndicats du site d’Onnaing dénoncent les méthodes de la direction pour briser leur grève.
par Stéphanie Maurice, LILLE, de notre correspondante
publié le 14 avril 2011 à 0h00

«Du pipeau.» Laurent Poisson, délégué Force ouvrière (FO) à Toyota Onnaing, ne cache pas sa colère face à l'annonce, hier de la mise en chômage partiel de son usine, du 21 avril au 2 mai. «C'est juste pour casser la grève.» Depuis dix jours, le site d'Onnaing, près de Valenciennes (Nord), tourne au ralenti. Selon les jours, entre 600 et 900 ouvriers des 3 100 salariés arrêtent le travail, pour demander une revalorisation de leur salaire de 1,8%, un treizième mois et une prime de 800 euros pour l'arrivée de la future Yaris, qui devrait bientôt débouler sur les chaînes de production. Salaire d'un agent de production : entre 1 200 et 1 350 euros nets. «Juste de quoi survivre», s'indigne Laurent Poisson. Du côté de la direction, à Onnaing, on rappelle que la décision est européenne et concerne quatre usines, en Turquie, au Pays de Galles, en Grande-Bretagne et en Pologne. Raison invoquée : le séisme au Japon, et les difficultés d'approvisionnement. Des fournisseurs de composants électroniques, installés dans la région de Sendai, auraient vu leurs unités de production lourdement touchées. «On peut comprendre le tsunami. On est tout à fait d'accord pour être solidaire, on a organisé une collecte pour les salariés là-bas, tient à préciser Laurent Poisson, mais là, on a un gros doute.»

D'après les informations obtenues par les syndicalistes, il n'y aurait qu'un fournisseur concerné, un Européen implanté au Japon : «Mais ils ne peuvent