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Mille euros : la prime aux plus gros

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Le gouvernement a annoncé un bonus pour les salariés dont les entreprises versent des dividendes. Une mesure encore floue qui favoriserait les employés des grands groupes, dénoncent les syndicats.
par Christophe Alix et Guillaume Clerc
publié le 14 avril 2011 à 0h00

C'est le partage des bénéfices en mode donnant-donnant : conditionner le versement de dividendes aux actionnaires à celui d'une «prime exceptionnelle» pour les salariés. Alors que l'Insee vient d'annoncer une envolée de l'inflation (lire page 16) toujours plus menaçante pour le pouvoir d'achat, le gouvernement affiche sa volonté de mettre rapidement en place un mécanisme incitant les entreprises à passer à l'acte.

Xavier Bertrand et Nicolas Sarkozy avaient déjà évoqué ce principe ces derniers jours. Hier, François Baroin a lancé les travaux pratiques. «Tous les jours, toutes les semaines, on nous annonce des augmentations de distributions de dividendes, de primes exceptionnelles, de bonus pour les grands patrons, a expliqué le porte-parole du gouvernement. Tout le monde, tous les salariés qui participent à l'augmentation de richesse de leurs entreprises doivent pouvoir bénéficier de ce dispositif.» Dans son esprit, il s'agirait d'une prime «d'au moins 1 000 euros» par an et par salarié.

«pseudo-réforme». Le mécanisme, encore à peaufiner, fera partie du collectif budgétaire de printemps dont le gros morceau sera la réforme de l'ISF. Il sera discuté à partir de juin par le Parlement pour une adoption, si tout va bien, avant les vacances parlementaires à la mi-juillet. En l'état, impossible d'obliger une entreprise à verser des primes à ses salariés. En revanche, précise-t-on à Bercy, on peut très bien rendre obligatoire une né