«Ils font des bénéfices sur nos bras.» C’est la fin de la grève mais pas la fin de la colère, à Toyota Onnaing (Nord). Sur le parking de l’usine, les grévistes ont voté hier la «suspension» de leur grève pour lundi, mais continuent de réclamer une prime de 800 euros pour le lancement de la nouvelle Yaris, et un treizième mois. Ils expliquent qu’avec des salaires autour de 1 250 euros par mois, ils ne s’en sortent pas. Il y a presque deux semaines, la grève a été lancée sur un slogan : «Tout augmente, sauf les salaires.»
«Putain de réveil». Dès 4 h 30 au rond-point qui mène à l'usine, les grévistes distribuent leur Journal de la grève. «Y a pas de chef ici, on est bien, dit Sullivan Richez, délégué FO. Les non-grévistes discutent.» La plupart prennent le tract, s'arrêtent. Derrière, ça bouchonne. «Ça se répercutait sur 7 km, hier», raconte Angélique. Huit ans d'ancienneté, entre 1 200 et 1 350 euros selon le mois. Elle détaille : «Une voiture chacun, le logement à rembourser, le gazole, la nourrice à payer.» L'essence à 2 euros, ils sont tous au courant. «Moi, entre le PDG de Total et Sarkozy, je crois le PDG de Total.»
Au volant de son camion, un Tchèque se marre. Il explique qu'il fait la navette entre «France» et «England». Il veut bien s'arrêter, prendre le tract. Un gréviste : «Encore un qui doit pas souvent voir sa famille.» 5 h 30, à l'usine, le travail démarre. D