Menu
Libération
Interview

«Deux ans après sa création, le Fonds stratégique a prouvé son utilité»

Article réservé aux abonnés
Jean-Yves Gilet, directeur général du FSI, se défend contre les accusations d’opacité et dresse le bilan de ce fonds souverain à la française.
publié le 15 avril 2011 à 0h00

Alors que des parlementaires critiquent l’opacité de ses choix d’investissement, Jean-Yves Gilet, directeur général du Fonds stratégique d’investissement (FSI), fait la lumière sur la réalité du processus de décision interne et les ambitions du fonds souverain créé par Nicolas Sarkozy au cœur de la crise financière de 2008. A commencer par sa volonté de pénétrer des filières stratégiques pour favoriser les synergies interentreprises. C’est notamment le cas du secteur «développement durable», où le FSI a fait son entrée hier en investissant dans une PME familiale de fabrication d’éoliennes, le groupe Vergnet.

Plusieurs sénateurs, emmenés par l’UMP Jean-Pierre Fourcade, se sont plaints récemment de l’absence de visibilité sur les critères d’investissement du FSI…

C'est exact, nous avons répondu à leurs questionnaires et nous allons être auditionnés prochainement sur ce sujet. Nous n'avons rien à cacher. Leur réaction prouve qu'il est impératif de donner plus de lisibilité à notre action. Etant investisseur de deniers publics, nous avons des exigences différentes vis-à-vis des entreprises qu'un fond classique de private equity [titres non cotés, ndlr]. C'est notamment vrai en matière de respect de l'environnement, de dialogue social, de formation des salariés et d'ancrage de l'emploi dans les régions. Par exemple, il est clair que notre décision d'accompagner Windhurst dans le rachat de Parisot [mobilier en kit] n'était pas étrangère au fait qu'il y avait là moyen d'ancrer 1 500 emplois entre les Vosges et la Haute-Saône, région en pleine désindustrialisation. Si les entreprises sont contraintes, pour s'adapter à