Menu
Libération

Souffrance au travail ou aliénation ?

Article réservé aux abonnés
Le débat entre Jean-Claude Delgenes, directeur général de Technologia et Cynthia Fleury, philosophe. (Tess Raimbeau)
par Marie Boittin, étudiante Master journalisme Sciences Politiques Rennes
publié le 15 avril 2011 à 20h48

«Misère de situation ou misère de position». Le débat sur «la souffrance au travail, la faute aux managers ?» est lancé sur cette réflexion bourdieusienne. Jean Claude Delgenes, directeur général de Technologia et Cynthia Fleury, philosophe expliquent pourquoi pour la première fois la majorité de la population est convaincue « que la prochaine génération aura un avenir moins radieux ». Mais à qui la faute ? J.C Delgenes souligne la différence entre le management en amont et celui en aval, le premier étant plus puissant mais aussi plus discret. En effet, la philosophe insiste sur le formatage et la sélection, dès le plus jeune âge, effectuée en fonction des résultats scolaires : « Le destin des jeunes est scellé de plus en plus tôt, par la sélection des êtres, alors que l'on vit plus longtemps ». J.C Delgenes parle même de « fabrique des élites, des dirigeants souvent sans expérience et redoublant d'arrogance de par leur parcours ». La question de la souffrance au travail concerne dès lors tout particulièrement les jeunes touchés à la fois par la précarité et la misère de position tout autant que par les problèmes d'éducation : « Quant-on est enseignant, on répare les élèves » ajoute Cynthia Fleury. Pourtant le travail, selon la philosophe, « c'est aussi une émancipation et seulement une petite part d'aliénation ». Face à ce constat de dépersonnalisation plutôt dramatique, les Rennais présents dans la salle sont en quête d