La dernière note de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) sur la situation de la France pourrait se résumer par une petite anecdote historique. C’était en 1990. Le Premier ministre britannique d’alors, John Major, demande au chef d’Etat russe, Mikhaïl Gorbatchev :
«- En un mot, comment va la situation ?
- En un mot ? Bien.
- Et en deux mots ?
- En deux mots ? Pas bien !»
La crise est-elle finie ?
L'OFCE prend acte de l'apparition de quelques signes positifs, comme la reprise du commerce mondial, la création d'emplois ou encore à l'amélioration du moral des industriels… «Mais ces signaux encourageants ne peuvent être interprétés comme des gages de solidité absolus, note Eric Heyer du centre de recherche de Sciences-Po. L'économie française porte encore en elle les stigmates de la crise économique.» Malgré le retour de la croissance (1,5% en 2010 contre -2,5% en 2009), le niveau du PIB n'a toujours pas retrouvé fin 2010 celui de 2008. Il en manque environ 1,6% pour remettre les compteurs à zéro. L'économie devrait croître de 1,4% cette année et de 1,7% en 2012, estime l'OFCE. Pas de quoi réduire le taux de chômage. On est loin des estimations de Bercy, qui table sur 2% cette année et 2,25% l'an prochain, malgré une légère révision à la baisse.
Quelle stratégie adopter ?
Pas celle d’une réduction des dépenses publiques, du moins selon l’OFCE. Le déficit public devrait