En moins de dix ans, la Chine a construit davantage de lignes de trains à grande vitesse que tous les pays occidentaux réunis depuis un demi-siècle. Et ils roulent plus vite que partout ailleurs. Mais la dure réalité vient de rattraper le TGV chinois. Pour des questions de sécurité et de rentabilité, a annoncé cette semaine dans le Quotidien du peuple le tout nouveau ministre des Chemins de fer, Sheng Guangzu, la vitesse de pointe des TGV les plus rapides sera réduite de 350 à 300 km/h. Huit lignes seulement iront à ces vitesses, tandis que les autres seront davantage réduites, jusqu'à 200 km/h, voire en dessous. «Ce sera plus sûr», a-t-il déclaré, validant ainsi les doutes soulevés depuis plusieurs années par de nombreux experts, chinois et étrangers (Libération du 8 mai 2010).
Yoshiyuki Kasai, le président de la compagnie des chemins de fer japonais, avertissait en 2009 que les trains chinois fabriqués sur le modèle japonais roulent à des vitesses 25% plus élevées. «Les Chinois ne prêtent pas attention autant que nous à la sécurité», avait-il dit. Aucune autre entreprise ayant vendu sa technologie à la Chine - Alstom, Siemens, Bombardier - n'avait publiquement émis de telles réserves. Peut-être pour ne pas mettre en péril leurs bonnes relations avec l'ancien ministre des Chemins de fer, Liu Zhijun, «le père du TGV chinois», limogé le mois dernier. Pour corruption, mais aussi pour mettre un terme à sa folie des grandeurs - à laque