Mini-révolution dans le microcosme de l'armement. Le Parlement a adopté mardi la libéralisation partielle de ce secteur sensible, en transposant deux directives européennes (de 2008 et 2009) élargissant le champ des appels d'offres. Le commerce des armes bénéficie toujours d'une dérogation au principe général de libre concurrence, mais l'exception sera désormais circonscrite au matériel le plus sensible, excluant par exemple les gilets pare-balles. Selon Philippe Vitel, vice-président de la commission de la défense à l'Assemblée, «les deux tiers voire les trois quarts de nos marchés de défense sont susceptibles d'être ouverts à la concurrence». Ainsi, l'armée française ne pourra plus se contenter d'alimenter les carnets de commande de Dassault, Thales, EADS ou Nexter. «Une nécessité absolue pour le pouvoir d'achat de nos armées, insiste Gérard Longuet, ministre de la Défense, nous ne pouvons accepter qu'elles deviennent la vache à lait d'un petit nombre de fournisseurs.» Pas question pour autant de lâcher la filière française de l'armement - 160 000 emplois, 7,5% des exportations d'armes dans le monde. Car si la réforme fait consensus (même le PS l'a votée), c'est sur le pari que le secteur a plus à y gagner qu'à y perdre. Notamment dans les anciens pays communistes ayant rejoint l'Union européenne, passant volontiers commande à l'oncle Sam sans plus de formalités. «Cette directive nous oblige, reconnaît Longuet, mais elle nous permet
Armement : Paris se livre à la concurrence
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par Renaud Lecadre
publié le 18 avril 2011 à 0h00
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