Le ministre du Travail suit scrupuleusement les consignes de celui de l’Intérieur. Ce dernier annonçait vendredi son intention de réduire l’immigration légale de 10%, souhaitant passer de 200 000 titres de séjour délivrés à 180 000.
Dimanche, Xavier Bertrand a embrayé, s'attaquant à l'immigration du travail, qui concernerait «à peu près 20 000 personnes», selon le ministre. Son offensive porte sur la liste des métiers ouverts à la main-d'œuvre étrangère, qu'il veut réduire. Trente «métiers en tension», pour lesquels le recours à des immigrés est possible, sont inscrits sur cette liste depuis 2008. Il s'agit surtout d'emplois qualifiés, principalement dans les domaines des travaux publics et de l'informatique.
«Vous ne pensez pas que ma responsabilité, c'est plutôt de former les demandeurs d'emplois pour occuper ces postes ?» demande Xavier Bertrand. Le gouvernement semble découvrir le problème des emplois non pourvus. Mais lier l'immigration au chômage ne trompe personne, un an avant l'élection présidentielle, si l'on en croit les réactions à ces propos.
«Il s'agit d'une instrumentalisation politique du dossier, les volumes concernés sont dérisoires, dénonce Jean-Louis Malys, secrétaire national CFDT. On s'attaque aux immigrants légaux, ceux qui respectent les règles.» «Ça ne sent pas bon. Il faut faire attention à ne pas tout mélanger», renchérit Pascal Pavageau, secrétaire confédéral FO. «On voit bien le débat politique qui est