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«Cette prime, on ne peut pas compter dessus»

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A Saint-Nazaire, des métallos des chantiers navals se battent pour leur pouvoir d’achat et leurs salaires.
publié le 19 avril 2011 à 0h00

Dans la navale, à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), les revenus sont piqués de rouille, suspendus aux horizons du carnet de commande. A chaque baisse d’activité, précaires et intérimaires écopent en premier. Mais les salariés à temps complet suivent juste derrière. Chez Mécasoud, entreprise de métallurgie sous-traitante des chantiers de construction navale nazairienne, les salaires tournent en moyenne autour de 1 500 euros nets, sur treize mois.

C'est ce que gagne Stéphane Thébaud, soudeur et délégué CFDT : «Le pouvoir d'achat ? Ah ça, on a senti l'érosion, il y a un an. Les carnets de commande étaient à marée basse. On nous a mis au chômage technique, payés 92%, et toutes les primes ont sauté. Rien qu'en salaire on a perdu 150 à 200 euros pendant six mois. Et l'intéressement, la participation, zéro. Je viens de passer ma voiture en révision, et là, coup dur, j'en ai pour 1 450 euros. Un mois de salaire ! Cette idée de prime, c'est trop précaire, on ne peut pas compter dessus. On ne peut pas la prévoir dans notre budget. En ce moment, on a du boulot, on a touché 600 euros d'intéressement sur quatre mois. Ça fait du bien. Mais dès qu'il y a une baisse d'activité, hop, ça saute. On en a marre des primes, on veut du concret sur les salaires !»

En grève pendant six jours en mars, la centaine de salariés de Mécasoud, dont une vingtaine de Lituaniens et autant de Polonais, a réclamé 60 euros de hausse de salaire, mais n'a récupéré que 20 euros sur la paye, et autan