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Libération
Reportage

Sur les pas du boss du grand emprunt

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«Libération» a passé une journée avec René Ricol, grand argentier de la France des années à venir.
publié le 19 avril 2011 à 0h00

C'est l'homme le plus «bankable» de la République. Sans affiliation politique ni titre de ministre, le discret René Ricol pèse 35 milliards d'euros. A la tête du CGI, le Commissariat général à l'investissement, cet expert-comptable proche de Nicolas Sarkozy est chargé d'allouer l'argent du grand emprunt. Avec sa task force de 35 «super-sachants», comme il les appelle, mélange inédit de hauts fonctionnaires et de cadres du privé, il a déjà distribué 5 milliards - 15 à 20 le seront d'ici la fin de l'année. Et multiplie les appels à projets aux intitulés parfois ésotériques : chimie du végétal, technologies sans contact pour la ville, etc. Des projets censés dessiner la France numérico-verte et biotech de demain. Durant une journée, Libération a suivi ce commissaire au plan version XXIe siècle chargé de mettre en orbite l'avenir de la recherche et de l'industrie française.

8 heures

Bureau du ministre de la Justice, place Vendôme

Le commissaire entame sa journée avec une vieille connaissance, le garde des Sceaux centriste élu du Rhône, Michel Mercier. Ce dernier le charrie, répétant que «le notable lyonnais Ricol» ferait un excellent candidat à la mairie contre Gérard Collomb. «Je peux t'avoir le soutien de l'archevêché, c'est capital», rigole Mercier. «Je ne m'engagerai pas en politique, répond Ricol, n'insiste pas.» Au menu de la rencontre, la signature d'une convention avec la compagnie de