Tambours à la main, des collégiens chinois en costume rouge traditionnel tentent de se frayer un chemin dans la foule qui s'agglutine à l'entrée du parc des expositions. En ce jour d'ouverture, Auto Shanghai est pourtant réservé à la presse. Mais vu l'affluence, on se croirait au Mondial de Paris. Puisque la Chine est le plus gros marché automobile de la planète, Shanghai est devenu le salon géant où l'on roule des mécaniques, avec 230 000 m2 d'exposition et 2 000 exposants. La manifestation a d'ailleurs battu par KO sa concurrente new-yorkaise, organisée au même moment. Aucun grand patron du secteur n'est allé aux Etats-Unis, mais à Shanghai, ils sont tous là.
Dans les allées, deux mondes s'affrontent. D'abord les constructeurs chinois. Ils sont des dizaines, pour la plupart inconnus. Ils se distinguent par la puissance de la sono, le déshabillé de leurs hôtesses (comme ce mannequin noire en bikini doré et ailes de papillon) et leurs slogans sans demi-mesure. «Great Wall [la grande muraille] pour le monde», scande ainsi Great Wall, qui a échoué à importer ses véhicules en France après des crash-tests désastreux. Un autre leader local, Geely, affiche fièrement ses cinq étoiles aux normes de sécurité… chinoises. Et fait rimer son nom avec «quality». Manifestement, les experts occidentaux n'y croient guère. «Y'en a qui sont finies n'importe comment», dit l'un d'eux en s'installant à bord d'une berline sur le stand de Chery. «Le