Avec le temps, va, tout s'en va… Et même l'amour des Français pour leurs services publics : la Poste, le téléphone, le chemin de fer, le gaz et l'électricité. Depuis dix ans, en liaison avec Ipsos, Claude Posternak sonde les Français sur l'image, bonne ou mauvaise, d'une trentaine de grandes entreprises. Il a extrait pour Libération l'évolution, trimestre après trimestre, de la cote d'amour des entreprises publiques ou ex-publiques. Le résultat est confondant. Alors qu'elles caracolaient, au lancement du baromètre, en tête des entreprises préférées des Français leurs images se sont toutes écroulées. Chacune à leur manière. Avec des hauts et des bas pour la SNCF ou une descente par paliers pour EDF… La Poste, la moins mal notée, est classée 19e sur 30. Les autres, - EDF, GDF-Suez, France Télécom -, figurent aux toutes dernières places, la SNCF fermant la marche. Flambée des tarifs, déshumanisation, offres illisibles : les raisons abondent (lire ci-contre).
«Proximité». Mais encore ? Une première explication est donnée par l'auteur de l'étude : «Regardez qui arrive en tête ? L'automobile [Peugeot, Citroën, ndlr], mais aussi les enseignes de la grande distribution ! [Leclerc, Intermarché…]. Des boîtes qui se battent pour préserver le pouvoir d'achat des Français et qui rendent un service de proximité»… Pierre Bauby, chercheur et spécialiste des services publics, explique : «Après la Libération, on a créé des entreprises