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Analyse

Prime «dividendes» : les salariés massivement sur la touche

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Seuls 20% des employés du secteur privé seront concernés par la nouvelle gratification promise par Nicolas Sarkozy. Les syndicats dénoncent le caractère inégalitaire du dispositif.
publié le 22 avril 2011 à 0h00
(mis à jour le 23 avril 2011 à 11h24)

Attention, gueule de bois. Les Français qui espéraient toucher la prime «dividendes», évoquée le 7 avril par le président de la République, risquent de se trouver, au final, fort peu nombreux. Selon les derniers arbitrages, près de 80% des salariés du secteur privé devraient être exclus de ce dispositif censé s’appliquer dès cette année et de façon pérenne. Par ailleurs, plusieurs questions techniques qui pourraient réduire davantage le champ des personnes concernées n’ont pas encore été tranchées.

La première restriction concerne les entreprises de moins de 50 salariés. Un système d'exonérations de cotisations sociales sur les sommes attribuées leur sera applicable, comme pour les autres, mais le versement de la prime restera pour elles «facultatif». Ce qui exclut déjà plus de 40% des salariés du secteur privé du caractère «obligatoire» du dispositif. Seconde contrainte : l'entreprise doit avoir versé des dividendes. Or, seules 41% des grandes entreprises (plus de 5 000 salariés), 30% de celles de taille intermédiaires et 16,4% des PME accordent des dividendes à leurs actionnaires, selon le rapport de Jean-Philippe Cotis, directeur de l'Insee, sur le partage de la valeur ajoutée. Du coup, et de façon grossière (en raison du caractère partiel des données), seuls un peu plus de 3 millions de salariés seraient potentiellement concernés par la prime «obligatoire», et 79% des salariés du secteur privé seraient exclus du dispositif. Et encore, ce dernier chiffre ne devrai