La France n'est pas le seul pays à modérer ses ardeurs sur les gaz de schiste. L'Afrique du Sud a instauré, jeudi, un moratoire sur les demandes d'exploration de ses réserves dans le Karoo, une région semi-désertique de plaines et de montagnes jaunes ocres, au nord du Cap. «Le gouvernement a dit qu'il n'était pas question de compromettre un environnement naturel», a déclaré son porte-parole, Jimmy Manyi, en précisant qu'un groupe d'experts allait évaluer les risques sur l'environnement.
«La volonté du président français d'interdire la fracturation hydraulique [utilisée pour exploiter le gaz de schiste, ndlr] a joué un rôle énorme, estime Jonathan Dell, le porte-parole du groupe Treasure the Karoo (Conserver le Karoo). Le moratoire est une première victoire, mais la guerre n'est pas finie.»
Au total, sept sociétés convoitent le gaz de schiste enfermé dans le sous-sol africain, censé détenir la cinquième réserve mondiale. Le géant pétrolier Shell entendait à lui seul forer 24 puits répartis sur 90 000 km2 dans le Karoo. Shell, qui s'est fendu d'une énorme publicité dans les journaux de dimanche dernier, avait des arguments à faire prévaloir : le gaz de schiste serait une énergie plus propre que le charbon utilisé par l'Afrique du Sud pour produire 90% de son électricité.
La multinationale anglo-néerlandaise avait aussi promis de ne pas utiliser la précieuse eau du Karoo. Malgré les perspectives d'investissements et d'emplois, l'explo