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Libération

Brasília veut que les profits du géant minier Vale profitent au pays

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par Chantal Rayes, SAO PAULO, de notre correspondante
publié le 26 avril 2011 à 0h00

C'est un passage en force de Dilma Rousseff. La présidente brésilienne a obtenu la tête de Roger Agnelli, le patron de Vale, numéro 1 mondial du minerai de fer, pas assez «aligné», à son goût, sur «l'intérêt national». Du même coup, elle a imposé son successeur. Murilo Ferreira prendra ses fonctions le 21 mai. Presse et opposition ont dénoncé une «ingérence politique dans une entreprise privée». En principe, l'Etat brésilien ne conserve plus qu'une influence très indirecte sur Vale, privatisée en 1997, via le fonds de pension des employés d'une banque publique, lequel est l'actionnaire de référence de la holding qui contrôle l'entreprise.

Roger Agnelli, un ex-banquier, a fait de Vale une multinationale présente dans 38 pays. Grâce à l'appétit de la Chine, premier consommateur mondial de minerai de fer, la production a plus que doublé depuis 2001, et les profits ont été multipliés par treize, atteignant le record de 13,2 milliards d'euros l'an dernier. Mais le PDG sortant s'est retrouvé sur un siège éjectable après une série de contentieux avec le gouvernement de l'ex-président Lula. Il n'a eu de cesse de contester les royalties dues à l'Etat - de l'ordre de 2% seulement, contre 7% en Australie, autre grand producteur de minerai. Il a suspendu des investissements et supprimé 1 300 emplois au Brésil pendant la crise financière internationale de 2009. Puis il a acquis en Asie, - «moitié moins cher qu'ici», se justifie le groupe -, des navires