Un bouquet de fleurs dans un seau, quelques traces de fumée noire sur un grand mur beige sans fenêtre. C’était, hier après-midi, les seules marques encore visibles du geste désespéré de Rémi L., salarié de France Télécom-Orange et militant CFDT, qui s’est immolé par le feu tôt dans la matinée au pied d’un immeuble de l’entreprise, à Mérignac (Gironde). Agé de 57 ans, l’homme s’est suicidé vers 7 heures sur le site encore désert. Le premier employé est arrivé sur place un quart d’heure plus tard.
Désillusion. Aussitôt alerté, le siège parisien dépêche le directeur des ressources humaines, Bruno Mettling, et la directrice exécutive du groupe, Delphine Ernotte. Une visite rapide, d'abord à l'endroit où travaillait l'employé, puis là où il est passé à l'acte (son ancien lieu de travail). Avant un point presse dans une salle de réunion de l'hôtel Quality Suites, dans la zone aéroportuaire de Mérignac.
Visage grave et vêtue d'un long vêtement noir, Delphine Ernotte assure qu'elle est venue voir «les collègues et partager leur chagrin», affirmant qu'«une enquête sera diligentée avec les partenaires sociaux pour faire toute la lumière sur ce drame atroce». Rien, en revanche, sur le parcours professionnel du salarié. La directrice se contente de rappeler que les choses ont déjà changé, que «la nouvelle organisation se met en place, avec l'arrêt de la mobilité et la reprise des recrutements», mais qu'«on ne transforme pas une entreprise de