Il va y avoir du sport, cet après-midi, au Palais des congrès de Paris. En montant sur la scène pour animer l'assemblée générale (AG) de Renault, le PDG, Carlos Ghosn, va devoir affronter une ambiance houleuse, suite à la désastreuse vraie-fausse affaire d'espionnage. Renault comptait sur le sacrifice de son numéro 2, Patrick Pélata, pour tourner la page. Cela n'a pas suffi à calmer la grogne contre l'emblématique Ghosn, désormais pris pour cible par des petits actionnaires. Le cabinet de conseil aux actionnaires Proxinvest a lancé cette semaine une campagne contre «le pouvoir incontesté d'un PDG incontrôlé» et les administrateurs «complaisants». Le cabinet appelle à rejeter les comptes et à voter contre le renouvellement de Philippe Lagayette. Ce banquier préside le comité d'audit du conseil d'administration, qui a entièrement blanchi Carlos Ghosn, pourtant pas exempt de tout reproche - le PDG avait assuré sur TF1 avoir des preuves «multiples» de l'espionnage.
«Infaillibilité papale». «Ghosn a fait des erreurs parce qu'il n'a pas de contre-pouvoir. Il est entouré d'adulateurs, c'est le dogme de l'infaillibilité papale !» dénonce le président de Proxinvest, Pierre-Henri Leroy. Colette Neuville, présidente de l'Association de défense des actionnaires minoritaires, a la dent tout aussi dure : «Ghosn a fait la démonstration de son incapacité à gouverner la société de manière à inspirer confiance à ses équipes, aux salariés