Balazs ira en Autriche. Ce jeune Hongrois de Pecs, dans le sud du pays, sait par un ami où se rendre pour toucher enfin un bon salaire : à Vienne, à quatre heures de voiture, où les ouvriers qualifiés comme lui sont appréciés sur les chantiers. Les marchés du travail allemand et autrichien se sont ouverts dimanche - avec cinq ans de retard sur la France et sept sur le Royaume-Uni - aux huit pays (Pologne, Hongrie, République Tchèque, Slovaquie, Slovénie et les trois pays baltes) qui ont rejoint l’Union européenne en 2004. Les Bulgares et les Roumains suivront en 2013.
En Allemagne comme en Autriche, l’ouverture du marché du travail aux pays d’Europe centrale suscite bien des inquiétudes chez les syndicats et les personnels peu qualifiés qui craignent une baisse des bas salaires. Les syndicats avaient obtenu de Berlin de retarder le plus possible l’ouverture du marché du travail allemand.
«Postes vacants». Les employeurs eux, se frottent les mains. Combien de Polonais ou de Tchèques profiteront comme Balazs de l'aubaine ? Les estimations les plus variées circulent. L'institut IW de Cologne, proche du patronat, estime à 1,2 million de personnes au maximum le nombre des futurs migrants. En 2010, 425 000 travailleurs issus de pays membres de l'Union européenne travaillaient en Allemagne, dont trois quarts de Polonais. «Au cours des deux premières années suivant la libéralisation, 800 000 personnes devraient venir. Ce n'est rien. Il n'y a pas de quoi s'inquiéte