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Libération

Une fusée à trois étages

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FRÉDÉRIC OUDÉA PDG de la Société générale
publié le 7 mai 2011 à 0h00

Sa palme de banquier le mieux payé de France, le successeur de Daniel Bouton la doit surtout à l’incroyable effet de levier que comporte la partie variable de sa rémunération. Sous réserve de satisfaire à plusieurs conditions, pas toujours très ambitieuses, elle peut permettre à Frédéric Oudéa de multiplier son fixe (850 000 euros) par 4,8 : sa rémunération de base peut ainsi en quatre ans se transformer en un jackpot de 4,07 millions d’euros, et ce même en l’absence de hausse du cours de l’action Socgen.

Comme pour un super-héros, la rémunération d'Oudéa ressemble à une fusée à trois étages, comprenant un corps fixe, un deuxième niveau à propulsion moyenne dit «rémunération variable différée» et un dernier étage à poussée atomique baptisé «rémunération de performance à long terme». Le deuxième étage de la fusée comporte trois petits moteurs : primo, un bonus dû de 598 400 euros. Deuxio, Oudéa recevra fin mars 2012, en cash, l'équivalent de 12 163 actions Socgen. Sur la base du cours actuel (45 euros), ce second bonus s'élève déjà à 547335 euros. Enfin, deux ans plus tard, en mars 2014, toujours au titre de sa rémunération variable, Oudéa pourra toucher 523 600 euros supplémentaires si le bénéfice net par action Socgen en 2013 représente plus de 75 % de celui de 2010: une condition light puisqu'elle suppose seulement que le cours de l'action Socgen ne s'effondre pas…

Mais le secret du jackpot est un cran plus haut : dans l’attribution d’actions gratuites à Frédéric Ou