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Libération
Enquête

TGV, des lignes lancées trop vite ?

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Le schéma de développement du réseau à grande vitesse s’avère très délicat à financer.
publié le 9 mai 2011 à 0h00

La SNCF fête ce printemps les trente ans du TGV, son réseau de 1900 km, ses 1,7 milliard de passagers. Les trois décennies à venir ? 2 000 km de LGV (lignes à grandes vitesses) actés par le Grenelle de l’environnement. Sans compter les 2500 km rajoutés après coup. Un rien démesuré ? L’ambition fait tanguer la majorité. Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre de l’Ecologie, du Développement durable et des Transports, semble ne plus y croire. Elle refuse d’être auditionnée par Hervé Mariton, député UMP et rapporteur du budget des transports pour la commission des finances… Même après une relance par courrier.

Gouffre. Il faut dire qu'à mi-parcours de ses auditions, Mariton ne mâche pas ses critiques. Le schéma national des infrastructures de transport (Snit) et ses 4 500 km de LGV à lancer - dont 2 000 à finir d'ici à 2020 - voulu par le gouvernement et réactualisé en janvier, avant son adoption prévue en juillet, est «totalement virtuel».«L'Etat doit dire ce qui est finançable à court et moyen terme, et ce sur quoi il s'engage», dit Mariton. Or ce schéma n'est «ni chiffré ni hiérarchisé», dénonce le député, qui doit rendre son rapport à la commission des finances le 18 mai. Seul un montant global énorme apparaît : près de 100 milliards d'euros sur les 166 milliards d'investissement prévus pour les infrastructures doivent aller au rail. Un gouffre pour les finances publiques, à l'heure où le tronçon Tours-Bordeaux (7,8 milliards d'eur