Elles avaient fait preuve d’un total aveuglement, incapables de désamorcer en temps et en heure les bombes à retardement d’une finance mondiale débridée. Voilà que les agences de notation se méfient de tout, quitte à jeter de l’huile sur le feu. Hier, Standard & Poor’s (S&P), une des trois grandes agences que compte la planète finance, a dégainé la première en annonçant avoir abaissé de deux crans la note de la Grèce, reléguant un peu plus encore ce pays parmi les investisseurs jugés peu fiables.
Selon S&P, les créanciers de la Grèce devront vite renoncer à 50% «ou plus» de leur investissement sur la dette souveraine d'Athènes s'ils veulent que le pays reparte sur de bonnes bases. Cette sanction était à peine tombée sur les écrans des salles de marché que les actions des banques et assureurs créanciers de la Grèce en subissaient le contrecoup. Quelques heures plus tard, c'était au tour de Moody's de dégrader la note de la Grèce. Cette nouvelle perte de confiance à l'égard d'Athènes intervient moins de deux jours après la réunion, vendredi, des ministres européens des Finances du G20 (qu'ils espéraient garder secrète) au château de Senningen, au Luxembourg. Réunion éventée le jour même par le site de l'hebdo allemand Der Spiegel, qui en concluait, un peu vite, que la Grèce y négociait sa sortie de l'euro.
En réalité, devant l’ampleur des difficultés budgétaires d’Athènes, les Européens envisagent de mettre la main au porte-monnaie. Pour combler un besoin budgé