Christine Lagarde se rapproche de la Cour de justice de la République (CJR, seule instance habilitée à juger les ministres). Il s’agit encore de l’affaire Bernard Tapie, qui empoisonne la vie publique - particulièrement celle de l’actuelle ministre des Finances - depuis quinze ans.
Saisi début avril par des députés socialistes, l'avocat général de la Cour de cassation a décidé hier d'en appeler formellement à la CJR. Jean-Louis Nadal aurait pu faire barrage mais, à deux mois de sa retraite, il a préféré laisser libre cours à la procédure, comme il l'avait fait dans l'affaire Woerth. «Un événement majeur», s'est félicité Alain Vidalies, porte-parole du groupe PS à l'Assemblée. «Une étape normale», tempère l'entourage de Lagarde. Les deux ont raison : les procédures de la CJR sont longues et particulières, il importe juste que la CJR ne soit pas parasitée par des interférences politiques. Tel n'est pas le cas jusqu'à présent.
On reproche à Lagarde un «abus d'autorité» : avoir encouragé puis entériné l'arbitrage privé ayant donné gain de cause à Tapie contre l'Etat, héritier des casseroles du Crédit lyonnais. Les 395 millions d'euros de dommages et intérêts sont définitivement acquis à l'homme d'affaires (entre 80 et 220 millions restant dans sa poche, après compensation fiscale ou bancaire). Faute de pouvoir contester la décision arbitrale en tant que telle, les socialistes ont mis en cause ses modalités.
Bien que l'affaire a été suivie en haut lieu à l