Ne pas se fier aux apparences. Hier, malgré les supputations sur l’état de santé économique de la Grèce, Athènes a réussi à placer sur les marchés financiers l’équivalent de 1,625 milliard d’euros d’obligations. Mieux encore : l’équipe socialiste de Georges Papandréou n’en réclamait que 1,25 milliard. Mais en face, tout le monde (ou presque) s’est précipité pour en acheter. La demande totale a dépassé les 4,4 milliards d’euros.
Cette affection des investisseurs ne fait que refléter la fragilité financière dans laquelle se trouve désormais la Grèce. Car, ceux qui ont financé cette nouvelle tranche de dette grecque savent qu’ils ne risquent pas grand-chose. Ils retrouveront leur mise de départ dans six mois, puisque la durée de ces obligations ne dépasse pas octobre 2011. Quant au taux de rendement ? Ce sera du 4,88%. Une belle affaire. En comparaison, un bon de Trésor à six mois émis par l’Allemagne rapporte un peu moins de 1,5%. Si Athènes peut s’endetter à six mois, elle panique les marchés sur une échéance obligataire de deux ans. Pour preuve, sur une telle échéance les taux frôlent les 25% ! Personne ne veut donc s’y risquer, persuadé que dans l’intervalle, Athènes n’aura d’autre choix que de faire défaut sur une partie de sa dette publique.
Les déclarations du gouvernement ou de la Banque centrale européenne (BCE), elle-même détentrice d’obligations publiques grecques, rejetant l’éventualité d’une faillite, n’y changent rien. Même à dix ans, les taux restent prohibitifs (1