Longtemps, Raj Rajaratnam s'est cru invincible. C'est ce qu'il confiait à tous ceux qui avaient le privilège de figurer dans son carnet d'adresses et à qui il parlait de ses «investissements en or». Mais, mercredi, le «Titan de Wall Street», comme l'appelle la presse américaine, est tombé de haut. Au terme du plus grand procès pour délit d'initié tenu depuis plus de vingt ans à New York, le patron du fonds d'investissement à haut risque Galleon a été reconnu coupable des 14 chefs d'inculpation de fraudes et malversations retenus contre lui. Il a décidé de faire appel mais encourt désormais une peine de quinze à vingt ans de prison.
Filatures. Le procès a passionné l'Amérique depuis son ouverture il y a deux mois. Jamais en effet le département de la justice américain n'avait utilisé des techniques aussi agressives dans une affaire financière, allant jusqu'à mettre sur écoutes Rajaratnam et ses collaborateurs, organisant des filatures et recrutant des informateurs dans le monde très fermé de la finance. Au final, c'est bien les cassettes diffusées par les procureurs qui ont convaincu les douze jurés de la culpabilité de ce Sri-Lankais de 53 ans, resté impassible à l'annonce de sa condamnation. «C'était une décision très difficile à prendre, a commenté Carmen Gomez, l'une des jurés. Mais ce que nous avons entendu ne laissait aucun doute.»
C’est en 2007 que l’enquête contre Rajaratnam a débuté, mais c’est seulement un an plus tard, quan