Partisan convaincu d’une union budgétaire plus forte au sein de la zone euro, Dominique Strauss-Kahn a joué un rôle crucial depuis l’éclatement de la crise des dettes souveraines dans nombre de pays du Vieux Continent. Hier, il était le grand absent de la réunion des ministres des Finances européens. Mais l’Europe semble jouer la carte de la solidarité. Surtout, ne pas montrer la moindre dissension. Tout faire pour rassurer les marchés, toujours prompt à se déchaîner contre l’euro.
Alors, avant le début de la réunion prévue hier soir, l'Europe ouvrait la porte à un rééchelonnement de la dette de la Grèce. «Nous sommes favorables à ce que le délai donné à la Grèce pour rembourser ses dettes soit prolongé, qu'on leur donne plus de temps», a déclaré la ministre des Finances autrichienne, Maria Felter, en arrivant à la réunion avec ses homologues européens. L'Allemagne, jusqu'ici hostile à toute nouvelle aide à la Grèce, a aussi évoqué pour la première fois la possibilité d'un rééchelonnement de la dette grecque. Et un accord a été trouvé dans la soirée pour entériner une autre l'aide de 78 milliards d'euros au Portugal, négociée en échange de mesures d'austérité et de réformes structurelles. Une bouffée d'air.
La situation risquait en effet de devenir vite insoutenable en cas de non-entente de l’Europe. D’autant que les signes avant-coureurs d’une défiance sont venus d’Asie dès hier matin, lorsque les marchés ont spéculé contre l’euro. Leur pari ? Que l’Europe soit incap