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Interview

TER : «La concurrence ne peut se faire sans débat»

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Transports . Gilbert Garrel, secrétaire général de la CGT-cheminots, défend le monopole de la SNCF.
publié le 20 mai 2011 à 0h00

Le monopole de la SNCF dans les TER à nouveau sur la sellette. Après deux ans d’atermoiements, le rapport commandé par l’Etat sur le sujet est enfin publié. Son auteur, le sénateur Francis Grignon, y explique la marche à suivre pour libéraliser l’exploitation des trains express régionaux. Il suggère le lancement d’appels d’offres mettant en concurrence la SNCF avec des opérateurs privés dans des zones limitées, à titre expérimental. Gilbert Garrel, secrétaire général de la CGT-Cheminots, réagit.

Votre position, hostile à la réforme, a-t-elle changé ?

Il n’est pas question d’entrer dans le schéma proposé par le rapport Grignon. La mise en concurrence des TER ne peut se faire sans un débat public et parlementaire. L’ouverture à la concurrence n’a pas prouvé, jusqu’à présent, sa pertinence. Que ce soit dans le gaz, l’électricité, l’eau… Et puis, qui est demandeur ? Pas les régions qui organisent pourtant ces transports, ni leGroupement des autorités régionales de transports ni l’Association des régions de France ni les usagers. Et pas davantage l’Europe, puisque le règlement actuel n’interdit pas à la France de continuer à fonctionner via des conventions signées de gré à gré entre les régions et la SNCF.

Certains assurent que cela améliorerait le service…

Regardez d’où provient la dégradation du service ! 40% des retards sont dus au mauvais état du réseau. Viennent ensuite les suicides, les vols de câbles… Et seulement après, des raisons propres à la SNCF, mais à cause du manque de moyens humains et financiers.

Grignon invite les partenaires sociaux à négocier pour mettre les salariés du public et du privé sur un pied d’égalité ?

La CGT ne s’engagera pas dans cette voie. Ni dans les expérimentations prôné