«Les peuples d'abord, pas la finance»: c'était, à l'origine, le mot d'ordre central du contre-sommet du G8, qui a débuté samedi au Havre. Avec un constat partagé: «les peuples du Nord, en Europe du Sud et de l'Est, sont désormais victimes des mêmes politiques d'austérité conduites auparavant aux Sud», énonce, en ouverture du Forum des alternatives dimanche, Dominique Plihon, économiste et membre du conseil scientifique d'Attac.
«Nous connaissons bien ces plans d'austérité en Amérique Latine, nous les avons expérimentés, souligne Miguel Borba de Sa, de l'organisation Jubilee Sud. Ce n'est pas de l'austérité, qui est positive a priori, puisqu'elle revient à dépenser avec mesure. C'est une utilisation de la dette comme un moyen de domination.» A Jubilé Sud, explique-t-il, «on ne demande pas pardon pour la dette, on en demande l'annulation, parce qu'elle est illégitime». «Celui qui n'a pas d'argent doit-il penser à l'austérité?», interroge-t-il encore.
«La Grèce était connue pour l'invention de la démocratie. On y invente aujourd'hui la dettocratie», raille un militant grec. Il décrit les dégâts causés par le plan d'austérité UE-FMI: «-15 à 25% de pouvoir d'achat en moins pour les fonctionnaires, -5 à 20% pour les salariés du privé, le SMIC diminué de 19%, etc.» «La Grèce a été la cibl