Le ministère public blanchit Ernest-Antoine Seillière, président du conseil de Wendel. Selon nos informations, le parquet de Paris a requis le non-lieu, fin mars, dans l’instruction pour «abus de biens sociaux» menée par le juge Renaud Van Ruymbeke sur Wendel. Une bouffée d’oxygène pour le baron Seillière, alors que se tient le 30 mai l’assemblée générale du groupe, contrôlé par la famille Wendel. Car l’affaire empoisonne l’ex-président du Medef, accusé par sa cousine Sophie Boegner d’enrichissement illicite. En cause : l’opération qui a permis, en 2007, à quinze cadres et dirigeants de s’approprier pour 324 millions d’euros d’actions Wendel... achetées 4,5 fois moins cher. Soit une fabuleuse plus-value de 254 millions d’euros à l’époque (1), dont les deux tiers pour Seillière (51 millions à lui seul) et l’ancien patron du groupe, Jean-Bernard Lafonta.
Selon le parquet (sous tutelle du ministre de la Justice), le montage est parfaitement légal. Le fisc (c'est-à-dire Bercy) s'est montré plus sévère, en notifiant en janvier un redressement spectaculaire de 240 millions d'euros ! Soit la quasi-totalité de la plus-value potentielle, en comptant les pénalités. Evidemment, les bénéficiaires contestent à la fois la fraude fiscale et l'abus de bien sociaux. Mais ils n'en ont peut-être pas terminé avec la justice. Des documents récemment versés à l'instruction - auxquels Libération a eu accès - mettent à jour de nouvelles failles dans cette opération aussi complexe que lucrat