La sécurité alimentaire est, pour beaucoup de populations du Sud, un problème angoissant. Dans les villes, l’alimentation provient en grande partie des importations. C’est le cas pour le riz et le blé, qui sont devenus des nourritures de consommation courante, sous l’influence des Occidentaux. Or, les cours de ces produits évoluent en dents de scie, du fait d’incidents climatiques - ainsi pour le blé la sécheresse et les incendies en Russie, l’an dernier - et de spéculations intolérables. Les cultures vivrières traditionnelles, telles le sorgho, le manioc ou le mil, ont souvent été délaissées au profit de cultures industrielles - cacao, coton, palmier à huile - qui ne nourrissent pas les populations. Le déversement de surplus alimentaires européens et américains à bas prix ont cassé les marchés et découragé les cultures locales. Ainsi ces pays se trouvent-ils asservis aux cours du blé et du riz d’importation. Les flambées mondiales de ces cours provoquent famines et émeutes.
L’alimentation, droit de l’homme à part entière, figurant à l’article 25 de la Déclaration universelle, doit devenir un sujet de politique globale. Le droit à l’alimentation doit se placer au cœur d’une gouvernance mondiale, ce qui requiert la mise en place de ce «Conseil de sécurité économique, social et environnemental» que j’appelle depuis longtemps de mes vœux.
Les gouvernements des pays pauvres, appuyés par une aide internationale intelligente, doivent soutenir enfin, après s’en être trop souvent dési