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Libération

L’étau financier se resserre sur Rome

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Crise . La dérive de ses comptes publics pourrait contraindre l’Italie à un nouveau tour de vis.
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 25 mai 2011 à 0h00

«Nous avons mieux résisté à la crise que les autres Européens.» Le gouvernement de Silvio Berlusconi répète à l'envi que les indicateurs économiques italiens ne sont pas au rouge, à la différence de la Grèce ou de l'Espagne. Mais les rapports internes et les agences internationales, telle Standard & Poor's, tirent le signal d'alarme et réclament des réformes structurelles. Hier, la Cour des comptes transalpine a estimé que la crise a entraîné «une perte de PIB de 140 milliards d'euros à la fin 2010», et que la facture atteindra 160 milliards d'ici à 2013, provoquant des tensions sur les comptes publics. Et ce, alors que la dette italienne représente déjà environ 120% du produit national.

Selon la Cour des comptes, Rome devra au plus vite adopter un nouveau plan de rigueur pour respecter les paramètres européens et éviter un dérapage similaire à ses voisins méditerranéens. Et les estimations sont salées : l’Italie devrait réaliser pas moins de 46 milliards d’euros d’économies par an pour passer sous la barre des 3% de déficit !

La Cour met aussi en garde le gouvernement : «Une baisse des impôts est impraticable.» Une sorte de piqûre de rappel au président du Conseil qui, en chute dans les sondages, souhaiterait mettre en œuvre la réforme fiscale promise à ses concitoyens tout en insistant auprès de son ministre de l'Economie, Giulio Tremonti, pour que celui-ci lâche un peu de lest dans sa cure d'austérité. «Nous sommes un pays riche», a répon