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Libération

Le lobby nucléaire libéré de tout stress

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Union européenne. L’évaluation de la résistance des centrales ne débouchera sur aucune contrainte.
publié le 26 mai 2011 à 0h00

Ce sont les Verts qui, hier, ont le mieux résumé le bilan de l'accord conclu mardi à Bruxelles sur les stress tests, ces fameux examens destinés à vérifier la résistance des centrales nucléaires européennes aux risques de catastrophe naturelle ou d'accident : «Des "stress tests" peu stressants pour l'industrie nucléaire.»La formule des Verts est presque gentillette… Qu'on en juge : ces évaluations seront menées sur une base volontaire dans les 14 Etats utilisant le nucléaire civil au sein de l'UE, et Bruxelles ne sera pas habilité à demander l'arrêt immédiat d'une centrale jugée trop vulnérable… Tout ça pour ça ! C'est à se demander s'il est bien raisonnable de dépenser tant de temps, d'énergie et d'argent pour un résultat qui ne changera pas grand-chose à l'ordre établi par le lobby nucléaire. Car c'est bien cela le problème. Dans le bras de fer qui opposait les pays nucléarisés (France et Royaume-Uni) aux autres (Allemagne, Autriche…), ce sont les premiers qui l'ont emporté, notamment la France qui, depuis le début, pèse de tout son poids pour éviter que ces stress tests ne fragilisent le consensus régnant dans le pays sur l'atome.

Présentant cet accord hier, le commissaire européen à l'Energie, Günther Oettinger, a dû manger son chapeau, lui qui s'était battu pour apparaître comme le commissaire qui allait instaurer une vraie politique de sûreté nucléaire européenne. «Je sais qu'il y avait des attentes au Parlement européen, en Allemagne et en Autrich