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Libération
Portrait

Eclairer l’humanité

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Gérard Descotte. Cet électricien retraité est bénévole à Electricité sans frontières, ONG qui intervient en Afrique et en Asie.
publié le 27 mai 2011 à 0h00

Sa chemisette blanche arbore le petit logo rouge et jaune d'Electriciens sans frontières. Mais c'est pour le photographe qu'il la porte. Gérard Descotte, 62 ans, n'est pas du style à mettre en avant son engagement ni à bassiner quiconque avec le récit de ses missions à l'étranger. «Quand je suis rentré d'Haïti, on m'a interrogé poliment mais en fait, tout le monde s'en fout !» Ça l'«offusque, cette indifférence», mais il en a pris son parti. A l'image de l'ONG dont il est membre et qui œuvre en toute discrétion depuis vingt-cinq ans, Gérard Descotte cultive une certaine pudeur.

Grand et mince, cet homme rieur, aux yeux bleu foncé, que l’on rencontre au siège d’ESF à Paris, est de ces bénévoles hyperactifs qui constituent la partie émergée de l’iceberg humanitaire. Née en 1986 de la volonté d’une poignée de salariés d’EDF émus par la situation dramatique du Sahel, ESF s’appuie sur le savoir-faire technique de ses membres pour apporter aux pays du Sud la lumière, l’énergie. Le chantier est immense : plus d’un milliard et demi de personnes dans le monde vivent sans électricité, un levier essentiel pour le développement. Au Mali et au Sénégal, ESF électrifie dispensaires et écoles, installe des pompes photovoltaïques pour l’eau. Au Burkina Faso, de 2006 à 2009, elle a éclairé quatorze villages. Au Laos, elle a rénové les installations électriques de la faculté de Vientiane. Au Népal, elle tire de l’obscurité des écoles, un monastère. A Madagascar, elle construit