Comment donner de l'air à une Grèce qui ne parvient pas à sortir la tête de l'eau ? Vendredi, à l'issue du G8, Nicolas Sarkozy a reconnu qu'il faudrait sans doute en passer par une «restructuration douce» de la dette publique grecque, qui dépasse 150% de son PIB, bien que le mot demeure tabou : «Si la restructuration signifie qu'un pays ne doit pas rembourser ses dettes, c'est non, ce mot ne fait pas partie du vocabulaire français. En revanche, si la question est de savoir comment les investisseurs privés ou les partenaires privés peuvent prendre une part du fardeau, il ne s'agit pas du tout d'une restructuration […] et nous devons avancer dans cette direction.»
En clair, le chef de l'Etat français se rallie à la suggestion allemande d'un allongement des délais de remboursement accordés aux Grecs, ce que la France, à l'image de la Banque centrale européenne (BCE), refusait d'envisager jusqu'à présent. «La restructuration ou le rééchelonnement, qui serait de nature à constituer une situation de défaut, sont pour moi off the table. On n'en discute pas», martelait ainsi Christine Lagarde, la ministre des Finances, le 16 mai.
Cacophoniques. Il est vrai que dix-huit mois après le début de la crise de la zone euro, le cauchemar semble ne jamais devoir finir. D'une part, Athènes, en dépit d'un prêt de 70 milliards d'euros de l'Union, de 30 milliards du Fonds monétaire international (FMI) et d'un plan d'austérité sans précédent, semble toujo