Béji Caïd Essebsi se veut d'abord rassurant : «Ils ont compris nos problèmes… Ils veulent nous aider.» Les traits tirés, le Premier ministre tunisien s'engouffre dans une voiture aux vitres teintées… juste avant de confier : «Mais ils ont été clairs, ils veulent bien nous aider, mais pas question de payer. Du moins pas eux, pas en direct.» Ce vendredi matin, à Deauville, Béji Caïd Essebsi vient de passer une heure avec les huit maîtres du monde. Il les avait côtoyés la veille lors de réunions bilatérales. Une rencontre aux airs de grand oral.
Scepticisme. Le Premier ministre n'est pas seul. A ses côtés, dans la grande salle du centre de conférence de Deauville, le Premier ministre égyptien, Essam Charaf. En face : Sarkozy, Obama, Merkel, Berlusconi, Medvedev, Cameron, le Canadien Harper et le Japonais Kan sont flanqués de John Lipsky (patron par intérim du FMI), des présidents du Conseil européen, Herman Van Rompuy et de la Commission, José Manuel Durão Barroso. Une heure pour décanter les grandes lignes de l'aide. Ce sont 40 milliards de dollars (28 milliards d'euros) qui, en théorie, devraient venir en appui de la transition démocratique en Tunisie et en Egypte. Un montant relativement important, mais il faudra maintenant entamer d'autres discussions. Le G8 refile désormais le bébé aux institutions internationales. Dans sa déclaration finale, il évoque la somme de 20 milliards de dollars. En outre, les pays du Golfe se disent prêts à mettr