Lego, Carlsberg, Vestas, Danske Bank… A quelques mois des élections législatives, dix-sept des plus grosses entreprises danoises, ainsi que les filiales de multinationales (IBM, Microsoft), demandent un changement de ton dans le débat sur l'immigration. L'avenir économique du royaume serait en jeu. En 2010, les fleurons de l'industrie danoise se sont rassemblés au sein du consortium Global Talent. L'objectif ? Attirer les cerveaux étrangers au Danemark. Recruter un ingénieur indien coûte «entre 60 000 et 70 000 euros», rappelle Tine Horwitz, porte-parole du consortium.
A la demande des grandes entreprises, le Danemark a multiplié les efforts de séduction : allégements fiscaux, ouvertures d'écoles, mise en place d'un réseau social pour faciliter l'intégration des conjoints… «Mais toutes ces initiatives n'ont aucune importance, si les attitudes ne changent pas», souligne Global Talent. Une enquête, réalisée auprès de 700 diplômés d'origine étrangère, révèle qu'une majorité d'entre eux trouvent les Danois «fermés»,«impolis» et «peu accueillants». Ils dénoncent le ton du débat sur l'immigration, des généralisations constantes et une xénophobie rampante. Chaque étranger qui retourne déçu dans son pays d'origine contribue à propager la piètre réputation du Danemark.
Le calcul est simple pourtant : pour faire face au vieillissement de sa population, le pays aura besoin de recruter 7 500 ingénieurs étrangers dès 2013 et pl