Droit dans ses bottes nucléaires. Pour le ministre de l'Industrie et de l'Energie, Eric Besson, la catastrophe japonaise ne remet pas en cause le choix français du (presque) tout nucléaire : «Fukushima va faire progresser la sûreté nucléaire.» La décision de l'Allemagne d'arrêter ses centrales d'ici à 2022 est un choix «souverain».
L’Allemagne vient d’annoncer l’arrêt de toutes ses centrales nucléaires d’ici à 2022. La France se retrouve un peu isolée dans le camp des pays «nucléocrates» après Fukushima ?
Non, la France n’est pas isolée. Barack Obama vient de réaffirmer qu’il n’y aura pas de suspension du nucléaire aux Etats-Unis. Et malgré la catastrophe de Fukushima, le Japon n’a nullement l’intention d’arrêter ses centrales. La Chine et l’Inde lancent de grands programmes pour répondre à leurs formidables besoins en énergie. Et en Europe, la Grande-Bretagne, la République tchèque ou la Bulgarie poursuivent leurs efforts. L’Allemagne est souveraine. Mais quelles seront les conséquences de l’arrêt du nucléaire allemand ? Il y aura un recours accru au charbon et au gaz, donc davantage d’émissions de gaz à effets de serre. Ensuite, les importations d’électricité nucléaire vont s’accroître. Enfin, le prix de l’électricité va augmenter pour les entreprises et les ménages allemands.
Quel est l’avenir du nouveau réacteur EPR d’Areva ? Ne risque-t-il pas d’avoir du mal à s’exporter ?
L’EPR est le réacteur nucléaire le plus sûr au monde. Il a donc de l’avenir. Quatre EPR sont déjà en cours de construction, deux en Europe et deux en Chine. En France, le chantier de Flamanville et le projet de Penly se poursuivent normalement. Ils incorporeront les prescriptions de sûreté issues des audits de sûreté post-Fukushima, dès qu’elles seront connu